Le RBI vu par une maman (un peu fauchée) 


Ca y est, on y vient! 

Je déteste parler politique. Souvent parce que je me sens idiote et inculte en la matière. Mais surtout car je n’y crois plus. 

J’aimerai beaucoup donner mon avis, mais je me sens souvent larguée ou minoritaire dans une discution. Je suis souvent la seule dans ma situation bien particulière, parmi les autres mamans. 

ATTENTION je vais vous confier quelques choses qui m’est difficile à avouer publiquement car je sais que certains lecteurs ne verront qu’un détail qui leur est insupportable d’accepter. 

Je suis bénéficiaire de l’aide sociale

Voilà ! C’est dit! 

Bon, plus totalement car bonne nouvelle, mon ritale a trouvé du travail et a signé son contrat hier. Ce qui rend supportable l’idée que certain se feront de moi. 

Oui oui, je sais, je devrais me torcher le popotin de l’avis des autres, mais quand je me dis que « je ne dois rien à personne », je me rappelle soudain  cette phrase que j’ai souvent reçu en pleine figure : « bordel, je paie 5000 frs d’impôt pour que ces putains de sociaux se fassent la belle vie » ( toutes mes excuses pour cette vulgarité, c’est souvent le langage des personnes aux idées de ce genre). 

Alors oui, ce sont leurs impôts qui, depuis quelques temps, finance ma vie. Oui j’suis une vilaine glandeuse. De celle qui se réveille à 5h du matin pour se coucher à minuit. 

Ah bah oui, je suis maman. En plus j’ai choisi de l’être. Donc une fois encore, je ne peux pas m’en plaindre. 

Qu’on se le dise, non, ce texte n’est pas remplie de haine et colère. Je ne fais que relater mes émotions et mon vécu. Je n’éprouve que de l’incompréhension face aux personnes qui ont décidé de changer de comportement envers moi lorsqu’ils ont su. 

Le décor est posé, parlons de ce RBI ! 

Le RBI, idée souvent classée d’utopique. Par les mêmes personnes qui « putain paient 5000.- pour ces connards de sociaux » (oups, mes doigts ont ripés) 

Donc, mes yeux tout ronds, s’extasie devant ce « REVENU DE BASE INCONDITIONNEL « . 

Je vais vous expliquer pourquoi : 

En 2009, je décide de lancer ma propre marque de doudou home-made, avec 3 morceaux de tissus et ma machine à coudre. Parce que je n’arrive pas à m’épanouir devant un tour shaublin (ceux de ma région comprendront) . Je n’avais pas d’enfant, et je ne pensais pas en avoir, vu le temps que prenait la fabrication (plus de 2 ans) . 

Avec un RBI, bah j’aurais pu m’acheter 10 morceaux de tissus, engager peut-être un pote qui m’aurait fabriquer un site plus joli. 

Mais là, pas de RBI, donc on recycle et on tente les choses, la boule au ventre. C’est long et fastidieux. 

En 2010, alors que je commence à me faire connaître, PAF miracle, je tombe enceinte. 

Avec le RBI, j’aurai pris les choses sereinement, profitée d’une pause, sans angoisse. 

Sans RBI, et bien c’était le salaire de mon mari, et moi, personne me voulait en sachant que j’étais enceinte. La production de doudou a dû stopper 1 mois avant l’accouchement. Suivi d’une année de maternité un peu « tendu » financièrement. Même si épanouie. 

2012, je reprends du service. Mon mari malheureusement perd son travail. Mais c’est presque une aubaine, je vais pouvoir travailler d’avantage pour relancer mes ventes et ma production sans devoir payer la crèche. Donc là, je pars faire des nettoyages à la Poste à 6h, j’ouvre la boutique à 8h, et je fini de bosser à 19h. 

Je suis fière de moi, mais mon garçon …ne me vois pas. Et là, ce n’est plus possible de laisser le travail pourrir ma relation avec mon fils. 

Avec le RBI j’aurais sereinement pu trouver du temps pour mon garçon. Nous aurions pu aller nous fournir de légumes au marché et manger une glace du bord du lac un peu plus qu’1x par mois. 

Sans le RBI, il fallait se rendre à l’évidence, il nous fallait l’aide des œuvres sociales. Qui d’ailleurs, soit dit en passant, ont été adorable car très admiratif de mon travail. Ils ont vraiment tout tenté pour que je réussisse. 

Seulement, un ritale qui reste à la maison pour s’occuper des enfants, ca déprime. Et souvent, je me suis retrouvée à devoir fermer pour m’occuper du fils et du père. 

Alors quand un jour, il retrouve force et motivation pour un énorme projet à lui, j’ai senti l’appel de la maternité sonné à la porte de mes ovaires. Oui, pour beaucoup c’était totalement irresponsable. Mais comme une maman aux hormones déchaînés, je me sentais la force de gérer une grossesse, un garçon de 4 ans, une boutique. Pis de toute manière, ça allait sans doute prendre 3 ans avant que bébé 2 arrive… 

Sauf qu’au bout de 3 mois… Ovaire et spermatozoïdes ont bien bossés. J’étais enceinte de …JUMEAUX! 

Avec le RBI, j’aurais sans doute décider de laisser ma boutique plus rapidement. De me concentrer sur ma grossesse à risque. Je ne me serai pas engueuler chaque soir avec mon ritale car il ne gérais pas correctement la boutique à mes yeux.  J’aurais éviter les commentaires du genre « ils vont mettre notre village en faillite » « ils ont surement fait exprès pour recevoir plus ». Peut-être que je n’aurais pas éclaté en sanglots devant tout ce monde. 

Peut-être…

Parce que là, 

j’aurais pu leur répondre : 

JE NE VOUS DOIT RIEN! 

Bref, soyez honnête envers vous-même et votez le 5 juin pour le principe (et si ça vous inquiète, n’oubliez pas que l’on vote pour le principe du RBI, et qu’on pourra encore voter pour la manière) 

Belle nuit ❤️ (et désolé pour l’orthographe déplorable, il est 1h du matin ) 

2 réflexions sur “Le RBI vu par une maman (un peu fauchée) 

  1. Coucou!
    Je partage aussi ton point de vue. J’imagine que l’idée sera refusée car les gens pensent que seuls « des profiteurs » en bénéficieront mais tellement de femmes (et d’hommes) ont de jolis projets que ce RIB permettrait de mettre en place sereinement….
    On verra bien 😉
    Bises
    Virginie

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